J’échange régulièrement avec des candidats de plus de 50 ans qui préparent les concours/ et ou examens de la fonction publique.
Les profils sont variés. Il peut s’agir de personnes qui sont dans la fonction publique depuis plusieurs années ou bien de personnes qui sont en reconversion professionnelle.
Les craintes de ces candidats sont multiples. Ils ont peur que le jury leur reproche leur âge et leur demande pourquoi ils n’ont pas passé les concours plus tôt.
Les membres de jury n’ont pas à faire de telles remarques car cela pourrait s’assimiler à de la discrimination.
A partir du moment où vous participez à un concours qui ne comporte pas de
limite d’âge, rien ne vous empêche de vous présenter .
Les limites d’âge existent encore pour certains concours tels que : commissaire de police ou encore magistrat de l’ordre judiciaire.
Je constate également chez certains candidats qui ont dépassé la cinquantaine un complexe par rapport à leurs connaissances académiques.
Bien que les concours de la fonction publique aient été réformés à plusieurs reprises, les connaissances attendues restent assez scolaires et peuvent désarçonnées certains candidats.
Notamment ceux qui s’attendent à avoir des questions sur leurs parcours professionnels et leurs motivations plutôt que d’avoir des questions de droit public.
Il y a un complexe aussi vis-à-vis de l’âge.
Certains candidats sont persuadés que le jury préfère les jeunes (entendons nous des personnes qui ont la vingtaine et au grand maximum 40 ans).
Malheureusement mon propre parcours les conforte dans cette idée. Pour faire bref, j’ai réussi mon premier concours à 22 ans et par la suite j’ai réussi un concours de la fonction publique de catégorie A à 28 ans. Et ce sans avoir
beaucoup d’expérience professionnelle.
Je tente (tant bien que mal) de les rassurer en citant l’exemple d’un ami qui s’est présenté avec succès au concours d’attaché du ministère de l’intérieur à 60 ans.
Après je mesure la difficulté de préparer les concours de la fonction publique passé un certain âge. Cela revient quasiment à reprendre des études. Pour moi il n’y a pas d’âge pour apprendre, je peux citer l’exemple de mon père qui a repris des études de philosophie à plus de 60 ans.
Et le message que je veux faire passer c’est qu’il ne faut pas regretter ses choix car on ne peut pas prédire l’avenir. Et surtout il ne faut pas se comparer aux autres.
On me dit souvent que j’ai de la chance d’avoir réussi des concours aussi tôt et même des personnes me disent que j’ai de la “chance” de ne pas avoir d’enfants car j’ai pu accomplir mes projets et mener ma carrière comme je le souhaitais.
Par rapport à la maternité et à ma carrière, j’ai fait le choix de privilégier ma carrière et par conséquent la réussite aux concours sur la maternité.
J’ai commencé à travailler à 22 ans donc potentiellement j’avais les moyens financiers et une bonne situation pour avoir un enfant. Mais je ne me sentais pas prête pour ça. J’ai une amie qui a le même âge que moi (36 ans au moment où j’enregistre cet épisode) qui vient d’accoucher de son 4ème enfant.
Je rencontre des femmes qui ont fait passer la carrière de leurs conjoints avant la leur. Je ne trouve rien de choquant à cela et il n’y a pas de honte à avoir. Surtout que beaucoup de femmes sont élevées dans ce sens, il faut faciliter la vie de son mari et lui apporter son soutien moral dans toutes les épreuves de la vie. Malheureusement dans l’autre sens, les femmes ne sont pas toujours soutenues dans leur désir d’évoluer professionnellement.
Mon avis c’est que vous ne devez laisser personne vous dire que vous êtes trop vieux/vieille pour passer des concours et tout autre projet de vie. Si vous avez envie de vous préparez au marathon de Paris, faites-le! On a qu’une vie.
Je vais aussi donner mon point de vue de “jeune” sur la fonction publique et sur l’âge. J’ai plutôt l’impression que dans la fonction publique les personnes expérimentées sont appréciées. Le statut de parent rassure également.
On m’a parfois reproché mon manque de maturité. En ce moment, j’accompagne des candidats qui ont plus de 50 ans, et je suis impressionnée par leur sérénité et le recul qu’ils ont vis-à-vis du travail. Moi je me suis rendue malade plusieurs fois à cause du travail et j’ai souvent pris trop à cœur certaines remarques.
Voilà ce que je voulais dire sur ce sujet. Il n’est pas trop tard pour vous lancer dans
l’aventure des concours.